Les années d'école primaire 

Quand j'étais petit, j'ai clairement été marqué par mes années d'école primaire. Cette période dorée est à la fois synonyme de contraintes scolaires mais elle est également indissociable des jouets. J'ai eu la chance de connaître le cours préparatoire dès septembre 1986 et de clôturer mon cours moyen deuxième année en juin 1991. Ces cinq années correspondent précisément à ma période de prédilection en ce qui concerne les jouets.

Le rapport de cause à effet peut être invoqué mais je persiste à dire que le milieu des années 80 constitue l'âge d'or de l'action figure. Évoquons un court instant les classes d'antan. Je garde un souvenir impérissable de ces petits bureaux en bois dont l'orifice circulaire à droite rappelait, jadis, l'utilisation de l'encrier. En dessous, on pouvait glisser l'ardoise et la craie qui servaient à résoudre les calculs mathématiques du quotidien. Le tableau noir du maître semblait démesuré et chacun espérait, secrètement, avoir le privilège de l'effacer après la sonnerie de 11h30 ou de 16h30... 

J'attendais impatiemment durant chaque cycle scolaire la fin de l'année. Pas seulement pour l'arrêt des leçons mais parce que nous avions le droit, à cette époque, d'apporter des jeux de société à l'école. En effet, la fin du mois de juin, ensoleillée, laissait place à des parties de Monopoly, de Docteur Maboul ou encore de Qui est-ce ?

Cette tradition, très appréciée, était l'occasion pour moi d'apporter en classe ce que j'appelais mes "monstres"... Le Savant Fou de Mattel, Mamy Beurk des S.O.S Fantômes ou encore Krolor des Cosmocats représentaient autant de figures maléfiques qui dépitaient mes maîtres et maîtresses successifs... 

Le Chevalier du Zodiaque 

Durant l'année scolaire, il arrivait fréquemment que certains de mes camarades ou moi-même apportions des jouets à l'école. C'était évidemment proscrit à la fois par les parents mais également par le personnel éducatif, exception faite pour les billes. Qu'importe, en catimini, je glissais occasionnellement au fond de mon cartable un jouet fraîchement acquis, tel un trophée que je voulais exhiber fièrement auprès des copains de classe. 

Cette année-là, probablement autour de 1989, un camarade, Frédéric, avait apporté à l'école un jouet qui symbolisait à l'époque un certain luxe. Il s'agissait d'Andromède V1 issu de la licence des Chevaliers du Zodiaque. Les figurines articulées en armures amovibles métalliques avaient envahi la France dès 1988 et nous étions tous fascinés de voir, entre autres, du métal doré. De l'or au propre comme au figuré avec de véritables bijoux dans leurs écrins cartonnés. 

Les chevaliers de bronze n'arboraient pas d'or mais étaient assez prisés. Très visibles dans la série animée, ils ont marqué les esprits rapidement. Andromède, personnage androgyne, ne comptait pas parmi mes favoris, mais un Chevalier du Zodiaque ce n'était pas rien, même couvert d'une armure rose. 

Durant la récréation, j'accompagnais Frédéric et nous nous installions sur la murette dans la cour de récréation qui juxtaposait la pelouse. Je regardais cet Andromède comme un objet aux milles éclats, fascinant, flamboyant. Cette matinée là, une fois rentré en classe, Frédéric me fait part, très inquiet, du fait qu'il ne retrouvait plus la chaîne d'Andromède. Elle avait dû tomber dans la cour... 

Pendant toute la leçon, une réelle tension était palpable, mêlant inquiétude et empressement. Il fallait rapidement retourner sur les lieux pour récupérer le précieux accessoire. Oui mais voilà, une fois sur place dans la cour, impossible de remettre la main sur la chaîne. Nous en avons passé des récréations à la chercher mais rien. Le traumatisme s'estompa avec le temps mais je n'ai jamais oublié la "chaîne de Frédéric".

J'ai eu l'occasion de retourner ces dernières années dans mon école primaire pour des raisons professionnelles et familiales. J'avoue qu'à chaque fois que je traverse la cour, je jette un œil près de la murette en pensant à la chaîne, en espérant secrètement la retrouver... 

J'espère que tu as passé un bon moment de lecture. N'hésite pas toi aussi à venir partager les souvenirs de ton enfance relatifs à un jouet. À très bientôt.