Le charme et le vol à la française

Rémy Lebeau, alias Gambit, est un personnage mutant de la série X-Men issu de l’univers Marvel. Il est créé par le scénariste Chris Claremont et le célèbre dessinateur Jim Lee avec une première apparition dans le "Uncanny X-Men #266" de 1990.

Orphelin de la Nouvelle-Orléans, Gambit est recueilli par le leader d'une guilde de voleurs. Destiné à épouser à l'age adulte la fille du chef d'une guilde rivale, il finira chassé pour avoir tué le frère de celle-ci. Suite à plusieurs voyages, il rencontre Ororo alias Tornade, ce dernier l'aide à échapper au Roi des Ombres ce qui lui ouvrira une porte chez les X-Men.

Gambit est très intéressant avec un look atypique, un background élaboré avec une part d'ombre, des pouvoirs et des capacités qui font de lui un personnage complet. D'un point de vue vestimentaire, il possède une combinaison aux couleurs noire, bleue et rose mais le trench-coat lui donne un cachet supplémentaire par rapport à ses camarades en collant. Il porte des gants laissant trois doigts à découvert pour lui permettre d'utiliser son pouvoir de mutant. Ce dernier lui permet de charger en énergie cinétique n'importe quel objet, le rendant explosif au premier contact. Il se sert de cartes à jouer comme projectiles car ce sont des objets maniables qui se chargent rapidement. Il possède aussi un pouvoir de séduction assez redoutable grâce à des capacités empathiques, Gambit est le personnage de la série à vivre une romance avec Rogue. Ce charme s'inspire peut être de son coté frenchy dû à sa ville natale, en ajoutant à cela ses capacités de voleur, on ne peut que penser au célèbre cambrioleur français Arsène Lupin. De plus, il est expert en bō-jutsu, un art martial basé sur le combat au bâton à l'instar de Donatello dans Tortues Ninja. Son trait physique lié a sa mutation est caractérisé par ses pupilles rouges et la noirceur de ses yeux.

 

 

Carré d'As !!!

Le début des années 90 sera marqué par les "animated series" de nos super héros préférés (Batman, X-Men, Spiderman, etc...) avec en parallèle des gammes de jouets riches en personnages aux gimmicks variés. Comme vu dans l'article de Rhino, c'est ToyBiz qui se charge de la production des jouets issus des licences de Marvel Comics, nous allons donc traiter la figurine de Gambit de la série animé de 1992.

Les blisters X-Men sont simples mais terriblement efficaces avec une charte graphique bien définie. D'emblée, on connait l'orientation du personnage grâce au code couleur de la carte. On retrouve le logo Marvel Comics accompagné de quelques visages, ce détail nous renvoie directement aux couvertures des comics X-men. Une illustration soignée avec un style crayonné et le nom du personnage sont imprimés sur la carte. Le blister présenté est une version européenne distribuée par TYCO en 1993. Le copyright nous renvoyant à Tyco Toys U.K et le logo Lion Mark présents au cardback nous indiquent que la distribution s'est faite depuis l'Angleterre. Les cartes comportent six langues, assurant une large distribution avec un packaging commun pour l'Angleterre, la France, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et le Benelux.

 

 

Le Gambit du Roi

La figurine de Gambit est relativement fidèle au design du personnage avec un travail tout particulier sur les textures. L'imperméable est en plastique souple permettant au jouet de garder une certaine maniabilité, cependant il limite le mouvement des bras vers le haut sous peine de craquer. Le jouet est accompagné d'un bâton mais on notera l’absence de cartes à jouer, sûrement pour des raisons de sécurité vis à vis des petits objets. La peinture du visage est assez simpliste, le blanc des pupilles a été préféré au rouge, un oubli de la part du fabricant ou un choix volontaire, difficile à dire. L'action feature est un coup de pied ravageur déclenché par un bouton dorsal, mettant l'adversaire échec et mat.

 

 

Conclusion

Grâce à son partenariat, ToyBiz a su produire les jouets des divers super héros Marvel présents sur nos écrans de télé, donnant une certaine continuité à travers leurs différentes gammes. Tous les ingrédients sont présents, les formes, les couleurs, les gimmicks, des jouets variés et cohérents entre eux faisant le bonheur de milliers d'enfants. S'il fallait relever des points négatifs, les blisters européens se retrouvent avec des illustrations tronquées par les multiples traductions, malgré ça, TYCO a respecté la charte graphique des blisters américains. Concernant Gambit, son défaut majeur réside dans la fragilité du manteau, le plastique a tendance à cuire et se détériorer avec le temps.

 

Le saviez vous?

ToyBiz réutilisera le même procédé que Gambit deux ans plus tard pour la blouse de Lizard dans la gamme Spiderman.

 

  

En direct sur Chanel 6 !!!

Fraîchement arrivé dans la Jouck Collection, ce Grapplor vous est présenté mint in sealed box. Cette version européenne distribuée par Ideal dispose de quatre langues réparties sur les quatre faces majeures de la boite.

Contrairement à Bandai, Ideal favorise un packaging commun pour la France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Espagne, limitant ainsi les coûts de la distribution. L'artwork illustre le véhicule accompagné de figurines Movie Star sorties l'année précédente. Les dessins sont assez bruts, reprenant trait pour trait le design des jouets contrairement aux illustrations habituelles des packagings TMNT... A croire que l'illustration n'est qu'un calque d'une photo prise des jouets pour des raisons économiques.

Le Grapplor a la particularité de fonctionner avec des piles à l'instar du Pizza Thrower. Le véhicule se déplace et resserre ses pinces au premier objet percuté. Une fois la cible agrippée, la tourelle pivote sur elle-même permettant à l'engin de repartir dans l'autre sens.

 

 

Une impression de déjà vu ?

On ne peut pas dire que le Grapplor est cohérent en termes de design au sein de la gamme TMNT. L'absence totale de carapaces ou d'objets recyclés contraste avec les autres jouets de la licence. La raison est que ce véhicule est un reboot du Grapplor de la gamme R.A.T.S. (Starriors) produit par TOMY en 1985. Les figurines Tortues Ninja ne sont pas adaptées à l'habitacle de l'engin. Tout comme le Pizza Thrower qui reprend la tourelle du Starshooter de R.A.T.S., Playmates a su introduire des jouets fonctionnant à piles dans son panel de véhicules en réutilisant les moules de TOMY, tout cela dans un but purement économique. Même le nom original est conservé, seule la version américaine est renommée Ninja Grapplor. En résumé, avec un faible coût de production, le Grapplor apporte du sang neuf dans une licence en perte de vitesse d'un point de vue marketing.

 

 

Unis dans l'Anivers !

Bucky O’Hare est un comic book avec Larry Hama à l’écriture et Michael Golden au dessin. Publiée en 1986, la bande dessinée donnera naissance à une série animée de 13 épisodes en 1991. Parallèlement Hasbro commercialisera des figurines issues du dessin animé. Cette série de science-fiction se déroule dans un univers parallèle appelé l’Anivers, mettant en scène des animaux anthropomorphiques dans une guerre spatiale.

Le background est riche et l’intrigue se dévoile en continu au fil des épisodes. Cet univers est composé de plusieurs planètes, chacune peuplée d’une espèce différente avec des caractéristiques qui lui sont propres. On retrouve principalement des mammifères, mais aussi des volatiles, des reptiles et des amphibiens. La confrontation oppose les Animaux Unis à l’Empire Krapo contrôlé par l’intelligence artificielle Komplex. Ce dernier s’est emparé de la planète Toad Homeworld, mettant son peuple sous dictature militaire et réduisant le territoire en une vaste usine d’armement, cela nous rappelle quelque chose…

 

Des jouets sous-estimés...   

La gamme distribuée par Hasbro, composée de dix personnages et deux véhicules, est de très bonne facture avec un style coloré ainsi qu'une sculpture assez fidèle aux protagonistes de la série. Les proportions des personnages sont assez bien respectées. Les packagings (pour les Etats-Unis, la France, l'Espagne et le Benelux) sont très soignés avec des illustrations dignes du comics orignal. Cependant, certaines traductions françaises sont approximatives voire erronées, reflétant un certain laxisme de la part des traducteurs. Par exemple, on retrouve le Krapocid à la place du Juste Indignation dans la BD du cardback, peut-être une volonté commerciale de promouvoir le véhicule de la gamme.

 

 

 

 

Bucky O'Hare est un lièvre originaire de Warren, planète peuplée de léporidés humanoïdes. La thématique de ce monde est axé sur le sport, ces animaux étant de redoutables sprinteurs, il est normal de retrouver ces aptitudes sportives chez les habitants. Bucky est devenu capitaine du Righteous Indignation à la suite d'exploits militaires dans le service spatial. Il est accompagné de quatre membres d'équipage et lutte férocement contre l'Empire Krapo et sa tyrannie coloniale. Leader hors pair, il est intrépide, vif et agile, des qualités propres à ses origines. Le coté extra-terrestre est représenté par sa couleur verte. 

Canard'Oeil (Dead-Eye Duck) est un canard de la planète Kanopsis III. Il officie en tant que tireur d'élite au sein de l'équipage, il est assez nerveux de la gâchette sous ses airs de Daffy Duck. Les canards de l'Anivers sont représentés sous le thème de la piraterie spatiale à l'instar d'Albator, ce qui nous vaut un canard borgne et chapardeur, toujours prêt à en découdre. En plus d'avoir quatre bras, Canard'Oeil est doté d'une dentition afin de mieux afficher ses sentiments de colère et de nervosité.

 

 

Bruce le Babouin (Bruiser) est victime d'une mauvaise traduction française. La figurine contenue dans le blister est Malabar (Bruiser) qui est en fait le cousin de Bruce (son frère en V.O), le mécanicien du vaisseau. Tous deux viennent de la planète Betelgeusia, le monde des Berserker Baboons, qui sont spécialisés dans la mécanique et la force brute. Malabar rejoindra l'équipage suite à la disparition de Bruce, aspiré dans une autre dimension à cause de l'accélérateur de protons qu'il tentait de réparer.

 

Cyclor (A.F.C Blinky) est un androïde utilitaire de type III-C fabriqué par le Dr Wallace. Il apporte ses connaissances dans les questions scientifiques et techniques au sein de l'équipage, il assiste le mécanicien et s'occupe accessoirement de la cuisine ou la vaisselle. Le droïde est souvent représenté comme un serviteur dans les œuvres de science-fiction, réduisant les machines à une certaine soumission, Cyclor ne fait pas exception à la règle avec son statut de première classe.

 

 

Willy Du Witt est un humain, petit génie scientifique de 10 ans vivant dans notre univers. Sous ses airs de blondinet à lunettes, il est la caricature de l'intello martyrisé par les gros bras de son école. Il a réussi à confectionner un accélérateur de protons qui créera une brèche avec celui du Juste Indignation, lui permettant d'accéder au vaisseau. Willy démontre vite ses connaissances en mécanique. Etant enfin pris au sérieux, il décide d'aider l'équipage en tant que mécanicien pour remplacer l'absence de Bruce. Bucky lui confie la combinaison laissée par le primate. Willy est le personnage humain auquel le jeune spectateur peut s'identifier afin de partager les aventures de Bucky O'Hare.

Captain Molosse (Captain Dogstar) vient de la planète Canis II. Héros de l'Anivers, il est le chef des marines de l'espace, une sorte de police spatiale traquant les criminels. Cette brigade est composée de canidés. Le chien est une figure emblématique des forces de l'ordre, ce qui fait de Molosse un personnage brave et courageux, un mélange canin d'Alfred Hitchcock et l'inspecteur Clouseau un peu prétentieux sur les bords.

 

Major Krapo (Toad Air Marshall) est un krapo de Toad Homeworld. Les batraciens ne sont pas des animaux que l'on peut qualifier de noble, ce qui est récurrent dans les formes animales aux mauvaises intentions à travers les fictions. Le Major Krapo est un chef d'armée, une caricature du petit donneur d'ordres non charismatique qui a grimpé les échelons de façon douteuse. Ses plans échouent souvent car ses troupes sont à son image, il n'hésite pas à passer par des chasseurs de prime pour arriver à ses fins. Il reçoit ses ordres de Komplex, et reporte ses frustrations sur ses hommes.

 

Kraporal (Storm Toad Trooper) est le soldat krapo de base. Il est le résultat de l’enrôlement forcé du peuple amphibien, exécutant les ordres sous peine de sanction. Ces personnages sont la chair à canon de l'histoire tels les Foot Soldiers dans TMNT, cependant ils montrent une certaine identité individuelle lorsqu'on les voit dans le civil, nous rappelant que c'est un peuple sous dictature. Les krapos nous rappellent les héros du jeu vidéo Battletoads sorti aussi en 1991.

 

 

Crocostaud (Al Negator) est un flaquosaure de Reptilia. Redoutable mercenaire, il est engagé par le Major Krapo pour l'aider dans sa conquête de l'Anivers. Cette espèce est deux fois plus intelligente que les krapos, mais trop fourbe et hostile pour fonctionner en groupe. Crocostaud est un ennemi sérieux pour Bucky et sa bande, n'hésitant pas à s'infiltrer au sein du Juste Indignation pour frapper de l'intérieur et récupérer des informations. 

Kraporible (Toadborg) est le suprême commandant en chef des krapos. Conçu par Komplex, c'est un amphibien dénué de ses parties organiques, mis à part son cerveau, et se charge de surveiller l'empire pour son créateur. Cependant il nourrit une certaine malveillance envers ce dernier, ambitieux, il peut être fourbe et méprisant. Surement pour des raisons de sécurité, le jouet ne possède pas la partie dorsale munie de cornes métalliques.

 

 

Le Krapocid (Toad Croaker) est la navette de reconnaissance et d'abordage du Juste Indignation et non le vaisseau principal de l'équipage comme mentionné sur le cardback des blisters français. Son action feature est basée sur l’émission d'un koassement quand on écrase un krapo avec la partie inférieure.

Le Space Krap (Toad Double Bubble) est le vaisseau d'attaque des troupes ennemies. Le design de ces navettes représente une tête de krapo. Le jouet possède deux pinces éjectables et peut recevoir deux pilotes. Les véhicules de la gamme sont assez bien réalisés pour le coup avec un design cohérent et un gabarit assez imposant.

 

 

Que la force soit avec toi !

L'histoire de Bucky O'hare est clairement inspirée de Star Wars. Les auteurs ont créé leur comics à la fin des années 70 en plein boom du film. Un empire contrôlé par un chef suprême que l'on voit peu, par le biais d'un être à moitié robotisé sous une armure, effrayant ses propres soldats. Ceux-ci s'appellent d'ailleurs les Storm Toad Troopers et ont pour base une planète nous rappelant subtilement l'étoile noire. Crocostaud joue le rôle de Boba Fett comme chasseur de prime.

Une alliance s'est créée entre différentes espèces pour lutter contre cet empire. Bucky est clairement inspiré de Jaxxon, un personnage apparu dans les comics Star Wars à la fin des années 70. On retrouve des ingrédients similaires au sein de l'équipage comme Cyclor dans le rôle du droïde ou encore Jenny pour la figure féminine de Leia. Bruiser, par son coté bestial, nous rappelle Chewbacca, et le poste de tir de Canard'Oeil est une copie de celui du Faucon Millenium.

 

 

 

Bucky, source d'inspiration ?

Difficile de parler de Bucky O'Hare sans faire un rapprochement avec la célèbre licence de NINTENDO : Star Fox apparu dès 1993. L'univers de Lylat est très similaire à l'Anivers. Andross mécanise la planète Venom et une alliance d'animaux anthropomorphiques lui fait face. Fox est originaire de Corneria, le même nom que la planète des renards dans l'Anivers. Peppy Hare et Slippy Toad pourraient venir respectivement de Warren et Toad Homeworld. 

Le thème des animaux dans l'espace est fort présent au milieu des années 90, avec l'arrivée des Biker Mice from Mars, mettant en scène des souris fuyant l'invasion des plutarkiens, encore des ennemis à la peau verte. Les Singes de l'espace en sont aussi un exemple.

 

Conclusion

Bucky O'Hare est une excellente licence avec un scénario travaillé et un background élaboré. La gamme de jouets est juste magnifique avec des couleurs qui accrochent et des proportions atypiques. Alors pourquoi un tel flop ? Tous les ingrédients étaient pourtant réunis afin de faire une gamme de jouets à succès. Les figurines Bucky O'Hare sont à mettre en perspective avec celles des Tortues Ninja en termes de concept et d'esprit. Ceci indique qu'Hasbro a très certainement tenté de concurrencer la gamme des chevaliers d'écailles.

Malgré le soin apporté à la ligne de jouets Bucky O'Hare, le résultat est un échec cuisant symbolisé par l'arrêt prématuré de la série et l'annulation d'une seconde vague de figurines. Le public ne retiendra que les héros en carapace qui ont nettement dominé le marché, la gamme Bucky O'Hare étant injustement oubliée malgré toutes ses qualités. On peut regretter l’absence de Jenny à la place du Captain Molosse qui est un personnage plus secondaire. Surement un choix commercial de choisir un chien mâle à la place de la féline d'Aldebaran.

 

Le saviez-vous ?

Les jouets possèdent des variantes de couleurs au niveau des armes. Certaines existent en gris métallisé ou noir, des coloris plus en adéquation avec les armes vues dans le dessin animé. 

 

 

"Rien ne sert de courir, il faut partir à point." Jean de La Fontaine 

Pour le sujet du jour, faisons un petit tour dans les égouts mais pas chez nos amis à carapaces. Je vais te parler de Rat King. 

Je vais pour cela revenir sur ses origines dans le comics original, une image beaucoup plus sombre du personnage. Je traiterai ensuite son adaptation plus mégalomane de la série animée. Je finirai par aborder le jouet de Playmates. Aucun rongeur n'a été maltraité pendant la rédaction de cette article...

 

 

 

Des rats…

Difficile de parler des Tortues Ninja sans parler de rats, non seulement pour le maître de celles-ci, mais aussi par rapport à un des ennemis les plus récurrents de la licence, à savoir le Roi des rats (Rat King). Avant le 12ème siècle, rats et souris étaient perçus comme le même animal. Leurs interprétations à travers les jouets et les dessins animés sont pourtant bien différentes avec une souris plutôt amicale d’un coté (Mickey Mouse, Super souris ou encore les Biker Mice) et de l’autre le rat (Ratar-O de Cosmocats, Ratigan chez Disney ou encore Rattus dans Mighty Max). Le rat a toujours eu une mauvaise image, porteur de maladie, signe de mauvais présage ou de mort. Pourtant, TMNT nous montre bien le contraire avec Splinter. Les égouts étant leur environnement, il est logique de retrouver un rat comme mentor. Mais le personnage de Rat King vient renforcer l’image néfaste des rats.

 

 

Jim Lawson est le créateur de ce personnage asocial, son apparition dans le comics remonte au "Tales of the Teenage Mutant Ninja Turtles #4"  sorti en janvier 1988. Rat King y est illustré avec une peau putréfiée, des bandelettes et du tissu déchiré. Il est doté d'une force surhumaine et exerce une forme de télépathie avec les nuisibles rongeurs. Son physique est assez repoussant, marqué par son environnement sordide, les marécages, et son hygiène de vie. Il n’est cependant pas menaçant pour la population. Il squatte un parc industriel le temps de l’hiver et c’est par hasard que les tortues tomberont nez à nez avec lui. Il s’en prend à elles, pensant que des monstres étaient venus envahir son territoire. Il finira criblé de shurikens par Leonardo, tombant dans un silo avant de mourir. (Et oui dans le comics, ça ne rigole pas.)

 

 

 

La Ratocratie

Son adaptation pour l’animé de 1987 subira quelques modifications, toujours pour correspondre au jeune public visé. Finie la chair pourrie, l'aspect sombre et répugnant. Place à une belle peau et une chevelure blonde, tout en gardant quand même le style vestimentaire. L’individu est moins fort physiquement car il n’est qu’un simple humain un peu mégalomane désirant devenir le roi du monde grâce à son armée de rats. Il peut les contrôler non pas avec de la télépathie mais en jouant de la flûte. Cela fait forcément référence au Joueur de flûte de Hamelin, légende allemande inspirée d’un fait divers relatant l’histoire d’un joueur de flûte qui pouvait contrôler les rats. Ce Roi des rats est moins sauvage que dans le comics, en plus de jouer de la flûte, il est équipé d'un grappin et de grenades qu’il a lui-même confectionnés. Tel un rat des villes, il vit dans les égouts où il croise les tortues mais aussi leurs ennemis. Il n’appartient pas vraiment à un camp, ses ambitions sont purement personnelles.

 

 

 Le Ratoy

C'est en 1989 que Playmates Toys sort la figurine de Rat King, il fait partie de la seconde vague de personnages commercialisés par la marque. Le blister présenté est une version américaine facilement reconnaissable à ses artworks personnalisés du jouet. Le cardback comporte 20 figurines au dos, indiquant clairement qu’il fait partie du second lancement des figurines de 1989. En effet, Ace Duck, Genghis Frog, Baxter Stockman et Krang ne présentent que 14 figurines au cardback, ce qui indique une chronologie des sorties au sein de l’assortiment de 1989.

La figurine respecte assez bien le design de la série, cependant la chevelure est plus rousse (ok, ok, blond vénitien…) et les yeux rouges exorbités le rendent plus bestial. Le moule de la figurine comporte des rats qui lui parcourent le corps et des insectes sont ajoutés pour accentuer son coté squatteur. Les rongeurs présents sur les accessoires ont une crête punk, une symbolique récurrente de bad guys des années 80 mais qui pour le coup donne de la personnalité à l'animal. La ceinture, avec un design soigné, est composée d'un serpent avec un chat comme boucle, tous deux étant des mangeurs de rats. Ces trophées nous renvoient à une certaine suprématie des rongeurs sur leurs prédateurs naturels. Des petits bouts de fromage y sont attachés, le Roi des rats récompense toujours ses fidèles sujets, il pourrait juste les contrôler, mais un bon roi respecte son peuple.

 

 

 

Conclusion

La figurine de Rat King est globalement une réussite, les couleurs sont très variées ce qui donne beaucoup de relief. Mais le gros point noir reste quand même l’absence d'une flûte dans les accessoires, malgré le fait que celle-ci soit mentionnée dans la Filecard. 

 

Le saviez-vous ?

Vers la fin 1989, Rat King a eu une version rééditée "stand pop up", cette série éphémère exclusivement américaine avait pour but de liquider des stocks de figurines des 2 premières séries. Elle consistait à ressortir les mêmes blisters tout en y ajoutant un petit carton servant de présentoir avec un décor en fond et un texte. Au dos figurent les noms des figurines déjà sorties par Playmates avec des cases à cocher. Le présentoir porte le numéro 3 et est accompagné de Leonardo.

 

Cet article sera sous le signe de l'épouvante avec les Monstres de la gamme The Real Ghostbusters. Dans un premier temps, je reviendrai sur les origines des monstres et leurs interprétations à travers l'histoire. La seconde partie sera consacrée aux jouets de Kenner avec en parallèle leurs adaptations cinématographiques qui les ont popularisé. Je prendrai aussi le temps d'analyser rapidement le profil de chaque monstre, car dans le fond, sont ils aussi monstrueux qu'ils en ont l'air ?

 

 

Les monstres…  

Ils ont toujours fasciné le commun des mortels par le biais des contes et légendes, des mythologies et des religions. Leurs origines remontent à la Grèce Antique, le monstre est indissociable de son chasseur ou de celui qui lui ôte la vie. Son image se décline à travers les siècles, une personne au physique anormal devenant un monstre aux yeux des gens car sa différence les effraie. Il devient parfois victime de lui-même, soit rejeté pour ce qu’il est,  soit à cause de ses pulsions sauvages ou d'une malédiction. Tout cela donna naissance à des êtres fantastiques dans la littérature du XIXéme siècle, le freudisme sera en partie responsable de ce mouvement littéraire.

Au XXéme siècle, ces monstres de la littérature seront mis à l’honneur à travers les films d’Universal Studios des années 1930, les dressant au panthéon du cinéma. En effet, ces films ont rencontré un franc succès dans les salles américaines alors que le studio allait mettre la clé sous la porte, tout ça grâce à Carl Laemmle Jr.. Reprenant le flambeau de son père, il utilise ces personnages terrifiants pour relancer le studio. Dracula sort en 1931 et à lui seul, il remet les comptes du studio dans le vert, c’est ainsi qu’est né le phénomène des UNIVERSAL MONSTERS !

Ces monstres attirent les foules dans une Amérique puritaine en pleine crise,  ils incarnent l’excès et renvoi l’image de celui que l’américain regarde chaque matin dans le miroir. Le monstre « externe » révèle la monstruosité « interne » de l’être humain. Malgré leur statut de monstre incarnant le mal, ils sont bel et bien les héros de leurs films respectifs.

 

 

Who ya gonna call ?

Ces êtres fantastiques sont toujours d’actualité,faisant partie du folklore populaire, les jouets à leurs images rencontreront toujours un succès, tant leurs personnages sont universels ! Ce qui nous intéresse est bien entendu la gamme LES MONSTRES de S.O.S Fantômes par Kenner. 

Sortie en 1989 dans la troisième wave européenne, cette série de figurines reprend les monstres les plus célèbres du cinéma : Dracula, le monstre de Frankenstein, le loup garou, Quasimodo, la momie et le zombie. Mis à part pour ce dernier, tous les autres sont issus des films d’Universal Studios. L’effroi joué de manière théâtral par ces personnages inspireront Kenner pour les action features des figurines, se résumant généralement aux bras qui se lèvent et la bouche qui s’ouvre. Leurs déclenchements s'effectuent en serrant les jambes des figurines. On retrouve le coté coloré et fantaisiste des jouets de la gamme.

 

 

Dracula est un personnage du roman de Bram Stoker sorti en 1897. Universal lui consacre un film éponyme en 1931, interprété par Bela Lugosi. Dracula incarne le vampirisme à l’état pur, c’est un personnage très charismatique avec beaucoup d’élégance par son statut de Comte. Le jouet est très significatif de ces éléments, la figurine est la moins grossière des six. Vêtu d’un costume et d’une cape en tissu, Dracula est le seul jouet de la gamme Ghostbusters à posséder ce genre d’accessoires. Le bleu et le violet sont choisis pour rester dans le style graphique de la série animé.

 

 

 

Frankenstein est un abus de langage pour définir la créature du docteur Frankenstein. Les premières expériences de l’époque avec les effets de l’électricité sur des corps auront inspiré Mary Sheller pour l’écriture de son livre publié en 1818 : Frankenstein ou le Prométhée moderne. Un savant mélange de science et d’inspiration biblique qui feront naître ce personnage troublant mais dans le fond attachant. Ce monstre est une victime de lui-même, incompris et rejeté, il démontre par son existence la monstruosité que l’homme peut avoir face à une chose qu’il ne connait pas. Universal sortira son film juste après Dracula en 1931 afin de continuer sur sa lancée. Le jouet est terne mais la couleur de peau vient adoucir la figurine. La crête sur sa tête vient renforcer un esprit de malveillance à son égard, le style punk étant, dans les années 80, signe d'un être nuisible.

 

 

Lougarou est directement inspiré du film Le Loup Garou de 1941, qui lui-même s’appuie sur la lycanthropie. Là encore, ce monstre est victime de ces pulsions les soirs de pleine lune. Il est le monstre le plus bestial de la gamme de par sa forme hybride homme/loup. Le jouet a des vêtements déchirés, signe d'une mutation incontrôlée, une grande gueule et de grandes pattes. La cravate est un signe que le personnage initial est une personne de la vie moderne et non un revenant des siècles passés comme c'est souvent le cas dans S.O.S Fantômes.

 

 

 

Quasimodo est un personnage du roman de 1831 Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Il est le premier « montre » mis en scène par le studio Universal en 1923 avec Le bossu de Notre-Dame. Personnage encore une fois victime de lui-même, il est bossu, sourd, borgne et boiteux. Abandonné par ses parents à cause de ses malformations, il génère de l’empathie et de la pitié. Le bossu fait partie de ces monstres effrayants au premier abord, mais capable d'aimer à l’instar d’un Frankenstein ou encore d’un King Kong. Le jouet retranscrit parfaitement ses lacunes physiques, ses vêtements délabrés et ses chaines sont indissociables de ce martyr au grand cœur.

 

 

 

La momie est un classique lorsque l’on aborde la thématique égyptienne avec ses profanations de sarcophages et ses malédictions. Universal l’avait bien compris en sortant le film La momie en 1932 afin de pérenniser son cinéma fantastique. La momie est Imhotep, un prête de l’Egypte ancienne, embaumé vivant pour être tombé amoureux de la princesse Ank-Souh-Namun. Suite a une expédition archéologique qui le réveilla, il entreprend de retrouver sa bien aimée. Personnage victime de ses sentiments, ses ambitions sont uniquement axés pour retrouver l’être aimé. Il rejoint Quasimodo sur la ligne de conduite, guidés par l'amour. Le jouet est un tas de bandelette, stéréotype de la momie, avec un corps frêle et momifié en dessous. Son action feature est axée sur la décomposition du corps, faisant tomber le bras de la momie tout en dévoilant sa tête momifiée.

 

Le zombie ne fait pas partie des Universal Monsters, mais son succès cinématographique est dû à un homme qui a su démocratiser le film de zombie en la personne de Georges A. Romero avec « La nuit des morts-vivants » de 1968. Il est la référence du film de zombie et la présence de ce jouet dans la gamme de Kenner est un signe fort que Romero a su introduire le zombie dans le panthéon des monstres du cinéma d’horreur. Le personnage n'est plus maître de son corps, sans volonté propre, il erre à la recherche de chair fraîche. Les origines du zombie sont haïtiennes avec leur vaudou, cela peut se ressentir sur le design du jouet notamment avec les ossements et les feuilles en guise de collier. Le pied droit est bien pensé, représentant le zombie qui frotte le pied en marchant.

 

 

 

 

Conclusion

Les monstres ne sont pas des êtres mauvais dans le fond, ils subissent des pulsions incontrôlables, des malédictions, des rejets de la société. Des personnages parfois incompris à cause de leur coté effrayant, le combat n’est pas forcément manichéen face à eux, ils peuvent faire resurgir la monstruosité de chacun de nous car il faut les surpasser dans ce domaine pour les vaincre. Les jouets collent parfaitement au style graphique de la série animée, que ce soit en termes de formes ou de couleurs. Les monstres de l’antiquité avaient leurs héros pour les affronter, les Monstres de Kenner ont les chasseurs de fantômes pour les vaincre !

 

Le saviez vous?

Les montres ont pu avoir au cours de ces trente dernières années, leurs déclinaisons à travers quelques gammes comme par exemple Tortues Ninja et ses Universal Studios Monsters de 1993, la gamme Monster Force de 1994, toujours chez Playmates. Plus récemment  avec le phénomène de MATTEL en 2010 avec Monster High, mettant en scène les enfants de ces monstres célèbres, sans oublier la gamme Monster Fighters chez Lego en 2012.