Suite à mon introduction sur la licence Mighty Max, je m'attaque aujourd'hui à un Doom Zones que j'ai eu étant petit. Je préviens tout de suite que le sujet du jour est relatif à une phobie assez rependue car je vais te parler d'Arachnoid !

Je t’emmène faire un tour dans un des multiples univers horrifiques de Mighty Max.  Je vais dans un premier temps te parler de l'épisode dédié à l'araignée dans la série animée avant d'aborder le packaging incluant le synopsis d'origine. J'aborderai par la suite le jouet en mettant en lumière les détails qui le composent afin de comprendre les choix des designers. Sans plus attendre, je te laisse découvrir cet univers qui tient dans le creux de ta main !

 

 

 

Kirby et son araignée au plafond

"L'Araignée Géante", épisode de la saison 2 issu de la série animée Mighty Max, s'inspire d'Arachnoid. Comme expliqué dans mon introduction, l'animé est arrivé bien après l'apparition des jouets, ce qui explique que la trame scénaristique diffère du synopsis original. Dans cet épisode, Max se retrouve confronté à une araignée géante sévissant dans la ville. Une fois la bête vaincue, le jeune héros, accompagné de Norman et Virgil, enquête sur l'origine d'une telle créature. Leur investigation les mènera au labo de Stanley Kirby. Le scientifique est en pleine mutation pour devenir un hybride homme-araignée avec sous ses ordres une arachnide encore plus imposante que la précédente.

A travers cet épisode, on découvre que Norman, le courageux guerrier, est atteint d'arachnophobie. Comme le souligne Virgil : "le courage n’ôte pas la peur, le courage c'est agir au delà de la peur". C'est à la fin de l'histoire que cette phrase prend tout sons sens quand Max se retrouve pris au piège. Norman, dans un élan de bravoure, va terrasser l'araignée géante et sauver ses camarades. Cela démontre sa force mentale avec un dépassement de soi afin d'honorer son serment de gardien protecteur du Mighty Max.

Il est intéressant de s'attarder un peu sur les possibles influences du savant fou de cet épisode. D'une part, le nom de Stanley Kirby m'évoque celui de Stanley Kubrick, d'autre part le design facial du personnage ressemble étrangement à celui du cinéaste. En effet, la calvitie, la barbe et les lunettes sont assez explicites, coïncidence ? Un autre détail plus pertinent vient s'ajouter à la liste. Le choix du nom n'est pas anodin et nous rappelle le célèbre auteur de comics Jack Kirby. Ce dernier ayant, en autres, participé à la création de Spiderman, l'homme-araignée. Surement un clin d’œil du studio Film Roman pour ce grand nom de l'histoire du comic-book.

 

 

La petite bête mange la grosse

Arachnoid appartient à la première wave des Doom Zones apparus sur le marché en 1992. N'ayant aucun support promotionnel télévisé à ce moment là, le seul background disponible était une planche de BD découpable et imprimée sur le cardback à la manière d'un mini-comics.

Cette bande dessinée illustre l'environnement et les personnages présents dans le jouet. Mighty Max porte une casquette verte, le rouge n'étant pas encore standardisé pour des raisons déjà évoquées dans l'introduction. On retrouve l'araignée géante et le mutant, ce dernier n'a d'ailleurs pas grand chose en commun avec une araignée à l'exception de sa gueule munie de mandibules, mais je reviendrai sur ce détail plus tard. La thématique de la science est abordée avec la présence d'ordinateurs et le fait que ce soit le mutant qui ait créé l'araignée géante. Ces détails auront surement inspiré le studio d'animation pour la création du professeur Kirby et ses expériences de mutation génétique.

 

 

Il est assez surprenant de retrouver des mares de sang illustrées pour des jouets interdits aux moins de trois ans. L'épouvante est le moteur de cette licence, il est étonnant que cette dernière ait pu être autant distribuée à travers le monde malgré les connotations horrifiques et sanglantes.

A ce propos, les éditions japonaises distribuées par Bandai ne comportent pas ces planches de BD sur le cardback. Elles sont remplacées par des mini-comics alternatifs présents dans les blisters nous rappelant ceux de la gamme des Maîtres de l'Univers. La bande dessinée ne ressemble en rien à celle ci-dessus. Les raisons de ce changement peuvent paraître évidentes quand on connait un peu la culture du Japon.

Dans un premier temps, les bandes dessinées que nous connaissons se lisent de gauche à droite, à l'inverse des japonaises. Dans un second temps, le Japon est le pays du manga, célèbre BD ancrée dans la culture populaire nippone avec son style graphique qui lui est propre. Cependant, le sens de lecture aurait pu être corrigé avec une simple inversion d'image mais Bandai a préféré recréer un contenu plus perceptible par la jeunesse japonaise. De plus, cette version n'est pas colorisée ne dévoilant donc aucune mare de sang. L'absence de couleur est peut-être un choix délibéré pour coller au style manga, de plus cela représente un gain de temps et une économie non négligeables.

 

 

Tisser des liens

A présent je vais te parler du jouet à travers mon édition française/néerlandaise distribuée par IDEAL. Pour rappel, ce blister issu de la wave 1 était destiné pour la France et le Benelux. Sorti avant l'apparition de la série animée, on retrouve donc le premier logo Mighty Max sur la carte.

Je trouve les artworks des Doom Zones sublimes, ils dévoilent généralement Max en proie aux antagonistes. On retrouve aussi des détails de l'environnement lié au monstre dont il est question. Le jouet étant en position ouverte sous la bulle, une illustration nous présente la créature dans sa version fermée. J'aime particulièrement ce visuel pour la présence de la main, comme si le monstre lui-même te tendait son Mighty Max. Cela nous renvoie aussi au concept de la gamme : un univers tenant dans le creux de la main.

La bande dessinée est bien présente sur le cardback, cependant IDEAL a supprimé les bulles de textes sur celle-ci. La double traduction a encore frappé, ne laissant qu'un misérable résumé de l'aventure sur le coté. C'est dommage, surtout quand on voit qu'Irwin a bien réussi  à insérer sa double traduction anglaise/française sur ses cartes canadiennes... L'avantage est de pouvoir profiter des illustrations de chaque case dans son entièreté et laisser libre cours à son imagination.

 

 

 

Je vais te parler maintenant de l'aspect extérieur d'Arachnoid. Contrairement à la majorité des Mighty Max, celui-ci représente une créature dans son ensemble, ici une araignée, et non pas juste une tête. Ce petit coffret peut déjà être considéré comme un jouet à part entière sous cette forme. 

L'araignée est en pleine gestation vues la taille de l'opisthosome et les parties granuleuses apparentes. Ce détail extérieur permet d'obtenir un espace intérieur plus conséquent. La couleur noire est prédominante, souvent liée aux arachnides. Contrairement à l'illustration du front card, les yeux sont verts. Le cerveau violet de la partie interne vient se mélanger aux œufs de l'abdomen. Ce détail me rappelle un peu les points faibles des boss dans les jeux-vidéos. Au centre de l'araignée se trouve le sceau MM présent sur tous les Doom Zones et les gros playsets.

 

 

  

A présent, focalisons-nous sur la partie intérieure. Le décor sculpté représente des égouts, un lieu sombre, idéal pour des araignées. Sur la partie basse, les petites cavités donnent de la profondeur au décor. Comme dans la BD, des ossements et des mares de sang  jonchent le sol, laissant penser aux restes d'un éventuel repas récemment consommé. Ces détails renforcent le coté horrifique et malsain du lieu où a atterri Max.

On retrouve à l'avant une cage en toile d'araignée. Mighty Max est souvent captif dans ces aventures, ce genre de cellule est assez récurent dans les Doom Zones. La partie centrale pivotante peut être perçue comme une machine de filage à l'instar de l'araignée qui embobine ses proies. Mais le fait que l'on puisse mettre d'un coté le mutant et de l'autre Max m'évoque aussi une machine de transformation.

Sur la partie supérieure on retrouve des toiles d'araignées violettes mais ces dernières représentent aussi une ossature. En effet, elles forment une cage thoracique et une colonne vertébrale nous renvoyant l'idée que ce lieu reste l'intérieur d'une créature géante (bien que les araignées n'aient pas de squelette). La partie scientifique se trouve en hauteur avec des ordinateurs et les traditionnelles électrodes. 

 

 

L'araignée géante Creep fait partie des monstres les plus imposants de la gamme Mighty Max, un design simple et efficace. Sa taille est due au fait que les pattes et les mandibules servent aussi pour la partie externe du jouet. Le double usage d'éléments internes est la marque de fabrique des Mighty Max, certains détails sont parfois assez ingénieux. Pour ma part c'est quelque chose qui a toujours attisé ma curiosité dans ces jouets.

Evil Mutant Arachnoid possède un sculpt très épuré pour une mini-figurine. Les détails de sa musculature sont assez réussis. Mais il y a quand même un gros problème... Pourquoi un homme-araignée posséderait six pattes et des yeux de mouche ? Ce mutant n'a rien d'une araignée et aurait plus sa place dans le Doom Zones The Fly. A moins qu'Arachnoid nous fasse un remake de la mouche de David Cronenberg avec sa machine au centre du playset...

 

Conclusion

La forme externe d'Arachnoid est une réussite du fait qu'elle représente concrètement une araignée. La partie intérieure est intéressante mais reste au final assez simpliste au niveau des interactions contrairement à un Skull Donjon par exemple. Le mutant n'est pas vraiment représentatif des arachnides malgré sa nomination même si la figurine en elle-même est bien réalisée. L'araignée Creep est un ennemi imposant mais se retrouve être une arme terrible une fois que max la chevauche. 

 

Le saviez-vous ? 

Archnoid possède une variante légèrement plus claire au niveau de la couleur extérieure.

 

Un Max d'aventure dans le creux de ta main !

Mighty Max est une gamme de jouets commercialisée en 1992 par la société britannique Bluebird Toys, connue entre autre pour avoir lancé en 1989 les jouets pour filles Polly Pocket. Le concept de ces derniers est simple, une petite boîte renfermant un décor avec des petites poupées accompagnées de quelques accessoires. Mighty Max est sa déclinaison masculine avec des univers variés reprenant des thématiques axées autour des monstres, des extraterrestres ou autres bestioles, le tout dans des décors hostiles remplis de pièges. Pour le coup on est loin du salon de thé de Polly... Mighty Max bénéficie d'un univers plus élaboré sur le plan imaginaire que son homologue féminin.

Le synopsis est dans un premier temps assez simple, Max est un petit garçon qui reçoit en cadeau la vieille casquette de baseball ayant appartenu à son père. Une fois la visière mise de coté, la casquette le téléporte dans un monde fantastique et intemporel où les cauchemars deviennent réalité. Il doit se sortir seul des pièges qui l'attendent afin de pouvoir rentrer chez lui. Voilà pourquoi la figurine de Max est représentée avec la casquette de coté.

Le format miniature de ces jouets implique des points positifs et négatifs. D'un coté, pour le prix d'une action figure, on se retrouve avec un petit playset rempli de parties amovibles accompagné de mini figurines. Facilement transportable, c'est un véritable univers dans le creux de la main. D'un autre coté, les figurines ne sont pas ou peu articulées, de plus on peut les perdre facilement à cause de leur taille. Cela dit, les détails des décors et les interactions possibles compensent le manque de jouabilité des figurines seules, et contrairement aux Polly Pocket, un Mighty Max fermé comporte bien plus d’intérêt avec des parties internes jouant un rôle important sur le design externe du jouet.

 

  

Un Max de distribution !

La gamme de jouets est commercialisée en trois vagues, chacune d'elles étant composée de différents types de jouets. Il y a tout d'abord les "boîtes" reprenant parfaitement le concept de base des Polly Pocket, déclinées en trois tailles : les Doom Zones/Univers Maléfiques pour les plus gros, les Horror Heads/Crânes Diaboliques en intermédiaire et les Shrunken Heads/Micro Heads pour les plus petits.

On retrouve des jouets plus imposants avec les Playsets, des formats action figures avec les Battle Max, des petites têtes chevelues avec les Dread Heads (Scalps) ou encore des têtes fixes avec les Monsters heads (Monster Max). Il existe aussi des blisters de personnages seuls avec les Heroes and Villains recyclant des figurines déjà présentes dans certains jouets mais aussi des inédites.

Les jouets Mighty Max ont été largement distribués à travers le monde. Bluebird se charge lui même de l'Angleterre et du Portugal. Mattel, alors distributeur de la gamme Polly Pocket depuis 1990 s'occupe des Etats-Unis, de Taiwan, de l'Italie et de la Grèce, l'Australie, l'Argentine et le Chili. IDEAL assure le marché pour la France, le Benelux, L'Allemagne et l'Espagne avec des packagings multilingues, une politique récurrente de la marque à l'instar des jouets Tortues Ninja afin de limiter les coûts de production. Pour finir ce sont Bandai et Irwin qui gèrent respectivement le Japon et le Canada.

 

 

Un dessin animé qui envoie un Max!

Afin de promouvoir la gamme Mighty Max sur le sol américain, un dessin animé voit le jour dans un second temps en 1993, soit un an après le lancement des jouets de Bluebird. La série du studio DPS Film Roman, créée par Rob Hudnut et Mark Zaslove, comprend quarante épisodes d'une vingtaine de minutes répartis sur deux saisons. Il faut attendre 1994 pour une diffusion dans l'hexagone sur Canal+ et 1995 sur M6, créant un décalage avec la sortie deux ans plus tôt des jouets en magasin.

La série ne reprend pas du tout la trame lue au cardback des jouets de la wave 1. Le design de Max est légèrement différent, la casquette est un artefact ancien (une casquette hein...) et le jeune héros se retrouve accompagné de deux personnages. Le scénario est plus élaboré, la mère du petit Max est  passionnée d'archéologie à en voir les objets qui remplissent leur maison. Max finit par tomber sur une statuette ancienne sur laquelle il lit un message qui lui est destiné, par peur il fait tomber l'objet qui se brise et libère la Casquette Cosmique. Cette dernière est une clé ouvrant des portails spatio-temporels invisibles lui permettant d'aller d'un point à un autre du globe. Max finit par tomber nez à nez avec Virgil, un volatile de 10 000 ans qui lui révèle qu'il est l'élu Mighty Max. Il lui sert de guide pour trouver les portes invisibles tout en le menant vers sa destinée qui est de détruire Skull Master (Skeloféros en V.F). Il est accompagné de Norman, un puissant guerrier qui a pour mission de protéger Mighty Max. Max porte un M sur son tee-shirt, une fois la casquette sur la tête il arbore un second M pour symboliser son statut de Mighty Max avec ces initiales.

Les épisodes reprennent parfaitement les univers et les personnages que l'on retrouve dans les jouets. Max est intrépide et décontracté, son statut d'élu lui confère une chance incroyable pour se sortir de situations délicates. Il retourne très souvent les armes de ses adversaires contre eux-mêmes comme on peut le faire avec les jouets. Cette série apporte un background plus consistant, les différentes thématiques abordées à travers les aventures nous donnent une série riche avec un fil conducteur et final poignant... 

A l'instar de MASK ou Inspecteur Gadget avec leurs consignes de sécurité, on retrouve Max à la fin de chaque épisode pour aborder un bref passage d'histoire et de géographie en rapport avec l'épisode, une manière d'apprendre les origines des lieux visités au fil des aventures. 

 

 

 

Un Max de conséquences !

Le dessin animé et ses changements scénaristiques ont un impact sur la gamme de jouets. En effet, à partir de la seconde wave, le logo sur les packagings est remplacé par celui de l'animé. Les figurines de Max sont modifiées pour être plus en adéquation avec le personnage de la série, ce qui lui vaut une casquette rouge constante pour le reste de la gamme. Le design de Skull Master est lui aussi revu et les playsets intègrent les figurines de Virgil et Norman. Cela explique pourquoi le Skull Mountain issu de la série 1 ne comporte uniquement que Max coté héros et un Skull Master bien différent du design de l'animé.

 

 

 

 

Conclusion

Mighty Max a laissé un souvenir fort au début des années 90 avec ses jouets sanglants, remplis de pièges et de monstres en tout genre. Le format miniature aura tenu tête aux autres licences concurrentes malgré un dessin animé venu bien trop tardivement chez nous. Quand on a un Mighty Max dans les mains, on a juste envie de connaitre les mystères qu'il renferme. La partie bande dessinée présente sur les packagings nous immerge dans ces univers malfamés où un petit garçon à notre image brave les pires dangers pour accomplir sa destinée.

 

Le saviez-vous ?

Le début des années 90 marque la mode des jouets miniatures avec notamment le succès des Micro Machines. Mighty Max a su tirer son épingle du jeu en proposant une alternative aux véhicules. Le concept des Polly Pocket pour garçons aura inspiré en 1995 Playmates avec ses Miniverses TMNT mais aussi le leader du marché Micro Machines qui reprend les têtes qui s'ouvrent renfermant un décor et des personnages sous la licence Star Wars. Kenner a sorti aussi des mini-playsets pour sa gamme Batman Forever.