Suite à mon introduction sur la licence Mighty Max, je m'attaque aujourd'hui à un Doom Zones que j'ai eu étant petit. Je préviens tout de suite que le sujet du jour est relatif à une phobie assez rependue car je vais te parler d'Arachnoid !

Je t’emmène faire un tour dans un des multiples univers horrifiques de Mighty Max.  Je vais dans un premier temps te parler de l'épisode dédié à l'araignée dans la série animée avant d'aborder le packaging incluant le synopsis d'origine. J'aborderai par la suite le jouet en mettant en lumière les détails qui le composent afin de comprendre les choix des designers. Sans plus attendre, je te laisse découvrir cet univers qui tient dans le creux de ta main !

 

 

 

Kirby et son araignée au plafond

"L'Araignée Géante", épisode de la saison 2 issu de la série animée Mighty Max, s'inspire d'Arachnoid. Comme expliqué dans mon introduction, l'animé est arrivé bien après l'apparition des jouets, ce qui explique que la trame scénaristique diffère du synopsis original. Dans cet épisode, Max se retrouve confronté à une araignée géante sévissant dans la ville. Une fois la bête vaincue, le jeune héros, accompagné de Norman et Virgil, enquête sur l'origine d'une telle créature. Leur investigation les mènera au labo de Stanley Kirby. Le scientifique est en pleine mutation pour devenir un hybride homme-araignée avec sous ses ordres une arachnide encore plus imposante que la précédente.

A travers cet épisode, on découvre que Norman, le courageux guerrier, est atteint d'arachnophobie. Comme le souligne Virgil : "le courage n’ôte pas la peur, le courage c'est agir au delà de la peur". C'est à la fin de l'histoire que cette phrase prend tout sons sens quand Max se retrouve pris au piège. Norman, dans un élan de bravoure, va terrasser l'araignée géante et sauver ses camarades. Cela démontre sa force mentale avec un dépassement de soi afin d'honorer son serment de gardien protecteur du Mighty Max.

Il est intéressant de s'attarder un peu sur les possibles influences du savant fou de cet épisode. D'une part, le nom de Stanley Kirby m'évoque celui de Stanley Kubrick, d'autre part le design facial du personnage ressemble étrangement à celui du cinéaste. En effet, la calvitie, la barbe et les lunettes sont assez explicites, coïncidence ? Un autre détail plus pertinent vient s'ajouter à la liste. Le choix du nom n'est pas anodin et nous rappelle le célèbre auteur de comics Jack Kirby. Ce dernier ayant, en autres, participé à la création de Spiderman, l'homme-araignée. Surement un clin d’œil du studio Film Roman pour ce grand nom de l'histoire du comic-book.

 

 

La petite bête mange la grosse

Arachnoid appartient à la première wave des Doom Zones apparus sur le marché en 1992. N'ayant aucun support promotionnel télévisé à ce moment là, le seul background disponible était une planche de BD découpable et imprimée sur le cardback à la manière d'un mini-comics.

Cette bande dessinée illustre l'environnement et les personnages présents dans le jouet. Mighty Max porte une casquette verte, le rouge n'étant pas encore standardisé pour des raisons déjà évoquées dans l'introduction. On retrouve l'araignée géante et le mutant, ce dernier n'a d'ailleurs pas grand chose en commun avec une araignée à l'exception de sa gueule munie de mandibules, mais je reviendrai sur ce détail plus tard. La thématique de la science est abordée avec la présence d'ordinateurs et le fait que ce soit le mutant qui ait créé l'araignée géante. Ces détails auront surement inspiré le studio d'animation pour la création du professeur Kirby et ses expériences de mutation génétique.

 

 

Il est assez surprenant de retrouver des mares de sang illustrées pour des jouets interdits aux moins de trois ans. L'épouvante est le moteur de cette licence, il est étonnant que cette dernière ait pu être autant distribuée à travers le monde malgré les connotations horrifiques et sanglantes.

A ce propos, les éditions japonaises distribuées par Bandai ne comportent pas ces planches de BD sur le cardback. Elles sont remplacées par des mini-comics alternatifs présents dans les blisters nous rappelant ceux de la gamme des Maîtres de l'Univers. La bande dessinée ne ressemble en rien à celle ci-dessus. Les raisons de ce changement peuvent paraître évidentes quand on connait un peu la culture du Japon.

Dans un premier temps, les bandes dessinées que nous connaissons se lisent de gauche à droite, à l'inverse des japonaises. Dans un second temps, le Japon est le pays du manga, célèbre BD ancrée dans la culture populaire nippone avec son style graphique qui lui est propre. Cependant, le sens de lecture aurait pu être corrigé avec une simple inversion d'image mais Bandai a préféré recréer un contenu plus perceptible par la jeunesse japonaise. De plus, cette version n'est pas colorisée ne dévoilant donc aucune mare de sang. L'absence de couleur est peut-être un choix délibéré pour coller au style manga, de plus cela représente un gain de temps et une économie non négligeables.

 

 

Tisser des liens

A présent je vais te parler du jouet à travers mon édition française/néerlandaise distribuée par IDEAL. Pour rappel, ce blister issu de la wave 1 était destiné pour la France et le Benelux. Sorti avant l'apparition de la série animée, on retrouve donc le premier logo Mighty Max sur la carte.

Je trouve les artworks des Doom Zones sublimes, ils dévoilent généralement Max en proie aux antagonistes. On retrouve aussi des détails de l'environnement lié au monstre dont il est question. Le jouet étant en position ouverte sous la bulle, une illustration nous présente la créature dans sa version fermée. J'aime particulièrement ce visuel pour la présence de la main, comme si le monstre lui-même te tendait son Mighty Max. Cela nous renvoie aussi au concept de la gamme : un univers tenant dans le creux de la main.

La bande dessinée est bien présente sur le cardback, cependant IDEAL a supprimé les bulles de textes sur celle-ci. La double traduction a encore frappé, ne laissant qu'un misérable résumé de l'aventure sur le coté. C'est dommage, surtout quand on voit qu'Irwin a bien réussi  à insérer sa double traduction anglaise/française sur ses cartes canadiennes... L'avantage est de pouvoir profiter des illustrations de chaque case dans son entièreté et laisser libre cours à son imagination.

 

 

 

Je vais te parler maintenant de l'aspect extérieur d'Arachnoid. Contrairement à la majorité des Mighty Max, celui-ci représente une créature dans son ensemble, ici une araignée, et non pas juste une tête. Ce petit coffret peut déjà être considéré comme un jouet à part entière sous cette forme. 

L'araignée est en pleine gestation vues la taille de l'opisthosome et les parties granuleuses apparentes. Ce détail extérieur permet d'obtenir un espace intérieur plus conséquent. La couleur noire est prédominante, souvent liée aux arachnides. Contrairement à l'illustration du front card, les yeux sont verts. Le cerveau violet de la partie interne vient se mélanger aux œufs de l'abdomen. Ce détail me rappelle un peu les points faibles des boss dans les jeux-vidéos. Au centre de l'araignée se trouve le sceau MM présent sur tous les Doom Zones et les gros playsets.

 

 

  

A présent, focalisons-nous sur la partie intérieure. Le décor sculpté représente des égouts, un lieu sombre, idéal pour des araignées. Sur la partie basse, les petites cavités donnent de la profondeur au décor. Comme dans la BD, des ossements et des mares de sang  jonchent le sol, laissant penser aux restes d'un éventuel repas récemment consommé. Ces détails renforcent le coté horrifique et malsain du lieu où a atterri Max.

On retrouve à l'avant une cage en toile d'araignée. Mighty Max est souvent captif dans ces aventures, ce genre de cellule est assez récurent dans les Doom Zones. La partie centrale pivotante peut être perçue comme une machine de filage à l'instar de l'araignée qui embobine ses proies. Mais le fait que l'on puisse mettre d'un coté le mutant et de l'autre Max m'évoque aussi une machine de transformation.

Sur la partie supérieure on retrouve des toiles d'araignées violettes mais ces dernières représentent aussi une ossature. En effet, elles forment une cage thoracique et une colonne vertébrale nous renvoyant l'idée que ce lieu reste l'intérieur d'une créature géante (bien que les araignées n'aient pas de squelette). La partie scientifique se trouve en hauteur avec des ordinateurs et les traditionnelles électrodes. 

 

 

L'araignée géante Creep fait partie des monstres les plus imposants de la gamme Mighty Max, un design simple et efficace. Sa taille est due au fait que les pattes et les mandibules servent aussi pour la partie externe du jouet. Le double usage d'éléments internes est la marque de fabrique des Mighty Max, certains détails sont parfois assez ingénieux. Pour ma part c'est quelque chose qui a toujours attisé ma curiosité dans ces jouets.

Evil Mutant Arachnoid possède un sculpt très épuré pour une mini-figurine. Les détails de sa musculature sont assez réussis. Mais il y a quand même un gros problème... Pourquoi un homme-araignée posséderait six pattes et des yeux de mouche ? Ce mutant n'a rien d'une araignée et aurait plus sa place dans le Doom Zones The Fly. A moins qu'Arachnoid nous fasse un remake de la mouche de David Cronenberg avec sa machine au centre du playset...

 

Conclusion

La forme externe d'Arachnoid est une réussite du fait qu'elle représente concrètement une araignée. La partie intérieure est intéressante mais reste au final assez simpliste au niveau des interactions contrairement à un Skull Donjon par exemple. Le mutant n'est pas vraiment représentatif des arachnides malgré sa nomination même si la figurine en elle-même est bien réalisée. L'araignée Creep est un ennemi imposant mais se retrouve être une arme terrible une fois que max la chevauche. 

 

Le saviez-vous ? 

Archnoid possède une variante légèrement plus claire au niveau de la couleur extérieure.

 

Le cinéma Louis Jouvet

Quand j'étais petit, ou plus exactement dans ma période pré-adolescente, j'avais pour habitude le soir du vendredi ou du samedi, d'aller au cinéma avec les copains. Ayant grandi dans une petite ville, c'était un petit cinéma qui ne proposait qu'un film par semaine réparti en trois séances s'étalant du vendredi soir au dimanche après-midi. Je me souviens de notre impatience, attendant que le projectionniste arrive et ouvre la grille, tout ça afin de rejoindre le guichet rapidement et ainsi espérer avoir les meilleures places. Le ticket devait coûter entre 5 et 7 francs de mémoire soit environ 1€ aujourd'hui, ce qui parait dérisoire... Une fois la place payée, il fallait monter un escalier pour rejoindre cette salle remplie de sièges rouges rabattables. À cette époque, l'avant-film n'était pas inondé de publicités comme on peut le voir aujourd'hui. Je me souviens de celles de Pierrot Gourmand et des glaces Miko juste avant quelques bande-annonces, bref il ne fallait pas attendre trois quarts d'heure pour enfin voir le film...

 

 

 

Sacrée surprise !

C'était donc un soir de weekend, vers la fin de l'année 1998, que Small Soldiers était à l'affiche. Un film mettant en scène des jouets, ça avait l'air marrant, presque enfantin. Pourtant mes amis et moi avons eu une sacrée claque ce soir là. En effet, on ne s'attendait pas à autant de brutalité de la part des jouets dans ce film. Les petits soldats n'hésitaient pas à se servir d'outils tranchants pour arriver à leurs fins, une véritable surprise pour les amateurs de films d'horreur que l'on était à l'époque ! Les Barbies revisitées en créatures de Frankenstein, c'était le pied ! Je me souviens, nous sommes ressortis de la séance agréablement surpris, se remémorant les scènes les plus fun qu'on venait de voir à l'écran. 

La période de Noël approchant, les étalages des magasins étaient bien fournis en matière de jouets. D'autant plus qu'avec la sortie récente du film Small Soldiers, le merchandising était lui aussi au rendez-vous. C'est ainsi que j'ai pu découvrir les action figures d'Archer et ses Gorgonites, plutôt majoritairement présents comparés à Chip Hazard et ses soldats.... Jusqu’au moment où j'ai compris qu'il n'y avait qu'un seul soldat disponible en plus du chef, et c'est celui-ci que j'ai eu comme premier jouet Small Soldiers.

 

 

A l'assaut des Gorgonites !

Brick Bazooka fut donc le premier jouet Small Soldiers que j'ai eu. Il incarne un militaire musclé, toujours prêt à se frotter au danger tel un Barracuda dans l'Agence Tous Risques. Sauf que les militaires, là, ce sont les méchants ! Le jouet est assez robuste une fois en main et chose qui m'avait interpellée à l'époque c'est que les articulations sont moulées, donc non fonctionnelles. Le mold de la figurine reprend celui du jouet vu dans le film. Je me souviens avoir été un peu déçu de ne pas pouvoir fléchir les bras et les jambes.

Brick Bazooka est équipé de deux fusils d’assaut que l'on peut considérer comme factices, idée déjà présente dans le film. L'action feature est un lance missile intégré à la figurine mais j'ai toujours trouvé que cela cassait la dynamique du jouet vis-à-vis de son homologue à l'écran.

 

 

 

Mais pour moi le gros point fort de cette gamme de jouet, c'est l'environnement de jeu. Et oui, toute ta maison et ce qui s'y trouve forment un véritable playset géant. A l'instar du film, les personnages évoluent dans un monde réel. Ficelle de cuisine, stylos et patin à roulette deviennent des accessoires que les jouets peuvent utiliser. Il était aussi possible d'incarner les jouets dans leur background original (celui vu dans le film) et placer la force militaire du côté du bien, mais pour ma part je ne l'ai jamais fait...

Je me souviens de ces heures de jeu chez mon ami avec nos Gorgonites qui arpentaient toute la maison à l’affût d'éventuelles embuscades tendues par son Chip Hazard et mon Brick Bazooka !

Et toi, quels souvenirs as-tu des Small Soldiers ???

 

Aujourd'hui j'ai décidé d'inaugurer une nouvelle gamme de jouets dans la Gazette du Jouet Vintage et pas des moindres, j'ai nommé Batman Animated Series !

Les jouets produits par Kenner sont à la hauteur de la série animée de Bruce Timm. Difficile de ne pas parler de cette licence qui a marqué les esprits autant à l'écran que dans les rayons de jouets. 

Concernant ce premier article, j'ai opté pour une touche de féminité avec la sulfureuse Poison Ivy. J'attaquerai ce papier par une analyse sur la figure féminine au sein des comics et des possibles influences concernant l’empoisonneuse. J'aborderai ensuite la dame nature à travers la série animée et sa gamme de jouets associée. J'en profiterai au passage pour effectuer un point récapitulatif des différents blisters de Kenner sortis à travers le monde. Je te souhaite une bonne lecture en espérant que d'ici là, tu ne seras pas tombé sous le charme enivrant de Poison Ivy...

 

 

 

Ivy, la femme fatale

Pamela Lilian Isley aka Poison Ivy est apparue pour la première fois dans le Batman #181 de juin 1966. Elle y sème le trouble entre Batman et Robin grâce à ses phéromones, idée reprise dans le catastrophique film Batman de 1997... Le concept de la femme qui crée la discorde entre deux amis n'est pas nouvelle. Les phéromones représentent le charme que peut dégager une femme.

Afin de comprendre ce que symbolise Poison Ivy en termes d'image, il faut effectuer une petite rétrospective historique féminine. Durant la seconde guerre mondiale, les femmes jouaient déjà un rôle prépondérant, notamment dans les postes qu'elles ont occupé. Infirmerie, manufacture, confection, allant même à remplacer les hommes dans les usines et les ports. Wonder Woman, créée en 1941, symbolisera la force et l'indépendance de la gente féminine. Wondie est un emblème de l'âge d'or du comics. Après la guerre, les femmes ne voulaient pas d'un retour en arrière ce qui a changé leur statut social au sein de la société. Avec le temps, cela engendrera la seconde vague de féminisme au milieu des années 60, impactant le monde du comics. Tout cela donnera naissance à une multitude de personnages féminins charismatiques, délaissant les classiques de la femme en détresse. On peut citer entre autres, chez Marvel la Veuve Noire, la Sorcière Rouge, Miss Marvel ou encore Jean Grey. Chez DC, nous retrouvons par exemple Batgirl, Zatanna mais aussi notre chère Poison Ivy. Ces personnages incarnent des femmes fortes, indépendantes voir individualistes. Les comics ont toujours reflété l'époque et la société dans la pop culture.

 

 

Le personnage de Pamela Isley évoque fortement la nouvelle fantastique de Nathaniel Hawthorne : La fille de Rappaccini, publiée en 1844. Le livre narre l'histoire d'une fille de la Renaissance qui est utilisée comme cobaye par son scientifique de père, qui lui injecte des toxines, la rendant vénéneuse. Le thème de la femme-poison est notamment très répandu dans la littérature indienne, avec des filles chargées de substances mortelles, envoyées pour assassiner des personnes importantes qui se laissent approcher en étant sous le charme. 

Poison Ivy est envoûtante mais aussi capable générer de l'empathie, son amour viscéral pour ses plantes peut la plonger dans une profonde tristesse. Ivy humanise tout ce qui peut être végétal, sa défaillance psychiatrique lui crée un rejet de l'homme la rendant asociale. A l'instar du personnage de Leon dans le film de Luc Besson, Pamela circonscrit une grande partie de ses rapports sociaux aux plantes...

Le désir charnel est fortement exploité par Poison Ivy ce qui tend à populariser encore plus le personnage. On a parfois du mal à la cerner, difficile de connaitre ses intentions avec ses approches tactiles et sensuelles. Sa force est aussi sa faiblesse, toucher à ses "bébés" peut la déstabiliser. Ivy peut vite perdre son sang froid, devenant vulnérable comme une mère vis à vis de ses enfants. Pamela Isley est une protectrice de la nature avant tout, une écologiste extrémiste. Elle devient l'antagoniste féminin principal de Batman au détriment de Catwoman, jugée avec le temps trop amicale avec la chauve-souris. Par ailleurs Pamela peut s'allier avec le justicier pour faire cause commune si des plantes sont menacées. 

 

 

Une mauvaise herbe

Les origines de Poison Ivy ne sont pas développées dans la série animée de 1992. Elle est en fait le résultat d'essais scientifiques du Dr. Woodrue sur Pamela Isley. Cette dernière est devenue un être hybride végétal au touché toxique et dont le corps exhale des phéromones capables d’envoûter la gent masculine. De la chlorophylle coule dans ses veines. Comme le sumac vénéneux dont elle porte le nom anglais, Ivy sécrète une sève appelée urushiol, mortelle ou narcotique selon son bon vouloir. Peu à peu, la partie végétale qui est en elle a finit par prendre le dessus sur son humanité, la rendant asociale et mettant la flore au dessus de tout. Poison Ivy est une éco-terroriste acharnée prête à tout pour défendre la moindre plante. 

C'est d'ailleurs ce qui pousse Pamela à vouloir tuer Harvey Dent (futur Double-Face) dans sa première apparition de la série animée. Ce dernier a rasé une parcelle de terrain où une plante rare s'y trouvait afin de construire le pénitencier de Stonegate. C'est qu'avec Batman, Gotham City avait besoin de plus de cellules...

Pour arriver à ses fins, Pamela Isley utilise ses charmes sur le procureur Dent, qui tombe fou amoureux d'elle, avant de l'empoisonner avec un doux baisé. La toxine est extraite de la dite plante rare sauvée in-extremis cinq ans plus tôt, une sorte de vengeance de la fleur elle-même par l'intermédiaire d'Ivy. Batman finira par découvrir ce qui a empoisonné son ami Harvey Dent et démasquera Poison Ivy. Le comble, c'est qu'elle finit derrière les barreaux du pénitencier de Stonegate, fermant ainsi la boucle narrative.

 

 

 

Toxines végétales

L'épisode "Pretty Poison" ("Poison d'amour" en V.F.) est le cinquième de la série animée mais il est surtout le premier écrit par Paul Dini. On sent tout de suite que la narration est plus mature, introduisant le thème du désir charnel dans un programme initialement prévu pour les enfants. Les scripts de Dini ont souvent été revus de manière plus édulcorée à cause d'approches plus sombre, qui au passage colle parfaitement à l'ambiance de la série. L'écriture de "Pretty Poison" est la première à être modifiée afin de correspondre au jeune public visé.

L'artiste Lynn Naylor, qui s'est occupée du chara-design de Poison Ivy dans la série animée, l'a dessiné de petite taille avec un visage angélique pour lui donner une image de nymphe des bois.

On peut citer notamment ses apparitions dans "House and Garden" ("Le jardin d'enfants") la dévoilant tourmentée et malheureuse ou encore "Harley & Ivy" où elle forme un duo de choc avec l'assistante du Joker. On peut retrouver aussi Poison Ivy dans "l'épisode perdu", qui est en fait les seize minutes d'animation faites spécialement pour le jeu vidéo The Adventures of Batman and Robin sorti sur la Mega-CD de Sega.

 

 

Semer les graines

C'est en 1992 que Kenner lance sur le marché sa gamme de jouets Batman The Animated Series aux Etats-Unis avec une distribution en Europe l'année suivante. Il existe donc des conditionnements américains (en anglais) et canadiens (anglais/français littéraliste), facilement identifiables aux bulles carrées des blisters. Sur le cardback des éditions canadiennes, on retrouve une astérisque sur le logo Kenner nous renvoyant à une conformité en matière de sécurité de l'importateur Hasbro S.A France. Il est donc fort probable que les premiers jouets Batman distribués dans l'héxagone aient été des versions canadiennes à l'instar de Crash Dummies ou encore des Maîtres de l'Univers. Le détail qui m'échappe, c'est qu'il n'y a pas de logo CE imprimé, sigle obligatoire depuis 1988 sur les packagings des jouets distribués en Europe. 

En parlant de l'Europe, Poison Ivy connaîtra deux conditionnements axés sur le Royaume-Uni et la France. Ces blisters évolueront au fur et à mesure des waves et sont reconnaissables aux bulles cette fois-ci moulées aux jouets (cependant il est possible de trouver des bulles carrées sur des personnages de la wave 1 anglaise, surement des premiers tirages). Jusqu'à la troisième vague de figurines, les cartes ont la particularité de posséder un opercule fermé, mais celui-ci sera remplacé par un crochet à la manière des éditions d'outre-Atlantique. Certaines cartes multilingues comportent deux à trois traductions nominatives du personnage.

Le Royaume-Uni a eu dans un premier temps des blisters uniquement en anglais avant d'étendre la distribution à l'Espagne et l'Italie, donnant ainsi des cartes à triple traduction. 

Le manque de visuels ne permet pas de savoir si la France a connu un conditionnement uniquement en français. Comme mentionné ci-dessus, nous avons peut-être eu des éditions canadiennes au lancement. Ce qui est certain, c'est que nous avons partagé des packagings communs avec l'Allemagne et le Benelux justifié par la triple traduction française/allemande/néerlandaise.

Voici un petit tableau récapitulatif :

 

Amérique du Nord
Etats-Unis (toutes les waves)	Canada (toutes les waves)

 

Europe
Royaume-Uni (wave 1 uniquement)	Royaume-Uni, Espagne, Italie (wave 2 & 3)	Royaume-Uni, Espagne, Italie (wave 4 & 5)
France ? (wave ???)	France, Allemagne, Benelux (wave 1?, 2 & 3)	France, Allemagne, Benelux (wave 4 & 5)

 

 

Une belle plante artificielle

Intéressons-nous à présent de plus prêt au packaging avec notre sujet du jour, Poison Ivy et son édition distribuée en France. Issue de la quatrième wave, nous retrouvons donc les spécificités qui lui sont propres avec la triple traduction, la double appellation du personnage, la bulle moulée et le crochet.

La carte est intéressante avec une découpe spécifique qui apporte de l'originalité. Le logo présentant le justicier contient un fond rouge. Celui-ci peut symboliser une lune sanglante, faisant référence aux activités nocturnes de Batman dans une ville imprégnée par le crime et le sang... Cette couleur retranscrit aussi la mise en alerte et le danger permanents auxquels est confronté le sauveur de Gotham City. Celui-ci surplombe la ville vue en contre-plongée, tel son ange gardien. Pour compléter ce front card, l'artwork de Poison Ivy est très explicite, reprenant le design de la figurine et de ses accessoires. 

Le cardback européen dévoile des jouets de la troisième et la quatrième génération, expliqué par le décalage entre les sorties américaines et européennes. La triple traduction a avorté les explications sous les photos supérieures. La marque CE accompagne le logo des produits officiels Batman à droite du copyright.

 

 

 

La figurine est assez basique aux proportions affinées. Parmi ses accessoires, on retrouve une plante carnivore dotée d'une action feature permettant une mobilité des mâchoires. Une arbalète est également fournie : on peut regretter que cette dernière ne soit pas celle vue au poignet de Poison Ivy à l'écran.

La morphologie du personnage provoque un déséquilibre de la figurine une fois la plante carnivore sous le bras, ce qui empêche le jouet d'être stable. Un détail que les concepteurs ont du négliger et qui a surement eu des conséquences. En effet, au dos du blister américain de Poison Ivy, on peut remarquer sur la partie instructive qu'un sticker "Pose may require hand support" a été ajouté par la suite. Par ailleurs, on peut reconnaître les premiers tirages américains via l'absence de cette notification.

Malgré l'apparition de Poison Ivy dès le cinquième épisode de la série animée, il aura fallu attendre la quatrième production de figurines pour voir apparaître Poison Ivy. Pas étonnant quand on sait que les garçons s'identifient plus facilement à des protagonistes masculins dans le choix de leurs jouets. Parallèlement, Catwoman est commercialisée dans la seconde wave. A-t-on évité de distribuer deux personnages féminins dans un laps de temps trop rapproché ? A ce propos, il faut attendre 1997 et la gamme de jouets the adventure of Batman & Robin pour trouver Batgirl et surtout Harley Quinn...

 

 

Conclusion

Le jouet de Kenner a su garder les éléments qui définissent Poison Ivy.  En ce sens, les accessoires sont en totale adéquation avec la figurine. Cependant, la figurine souffre d'un problème de stabilité. Les personnages féminins héritent parfois d'un sculpt mal équilibré et mal articulé. La rotation à 45° aux hanches est souvent utilisé (Catwoman, Black Cat, April O'Neil, Tornade, etc...) ne leurs permettant pas d'être stables et nuisant souvent à la jouabilité de la figurine.

 

Le saviez-vous

Le doublage français de Poison Ivy dans la série animée est assuré par Véronique Augereau, plus connue pour être la voix de Marge Simpson. En faite, Marge a un buisson sur la tête...

 

Pour cette nouvelle production, j'ai décidé de revenir aux origines, à la genèse de ma passion pour les jouets, et donc d'aborder la gamme des Maitres de l'Univers. L'incontournable licence de Mattel est, en ce qui me concerne, source d'émerveillement constant, tant elle a bénéficié d'une créativité particulièrement fertile, avec des influences très hétérogènes. C'est un immense plaisir d'évoquer les Maitres de l'Univers, mais aussi une "responsabilité", car je suis toujours soucieux d'en parler le plus dignement possible. C'est ce que je vais essayer modestement de faire aujourd'hui.

Je te propose donc une petite analyse concernant King Hiss, l'effrayant leader des Snake Men ! Toujours selon ma manière de procéder, je vais effectuer un focus autour des influences et des thématiques qui se dégagent du personnage ainsi que du jouet. Pas de référencement technique sans fin ou bien de synthèse informative provenant du net, mais plutôt une approche culturelle personnelle. Les différents conditionnements de King Hiss ainsi que sa déclinaison de plastique seront bien sûr abordés. Je te souhaite une agréable lecture mais attention cependant aux morsures de serpents !

 

 

 

De Thulsa Doom à King Hiss 

La thématique des serpents est fascinante. Inscrite dans la culture populaire universelle depuis la nuit des temps, elle est source de crainte, d'émerveillement, d'envoûtement... Comme mentionné précédemment, la gamme des Maitres de l'Univers est d'une richesse incroyable en termes de diversités géographiques, ethniques, avec un background dantesque. La présence de reptiles était donc inévitable. Pour le concept des Maitres de l'Univers, Mattel a puisé son inspiration, entre autres, dans l'univers de Conan le Barbare. Avant d'être transposé au cinéma, le plus célèbre des cimmériens est né sur le papier dans les années 30 à travers la plume de Robert E. Howard. Dès cette décennie, des couvertures d'ouvrages divers illustrent Conan aux prises avec des serpents très souvent surdimensionnés. Le ton est donné : l'épopée du cimmérien est à jamais indissociable des reptiles constricteurs et venimeux.

C'est John Milius qui, en 1982, va définitivement inscrire Conan le Barbare dans la culture cinématographique populaire avec son film éponyme. En s'inspirant du travail d'Howard, mais tout en prenant de nombreuses libertés, Milius va créer un environnement titanesque, à l'image de notre cimmérien. Parmi les personnages antagonistes, un se détache particulièrement, Thulsa Doom. En effet, le mystérieux ennemi de Conan est magistralement mis en scène et superbement interprété par James Earl Jones. Cette version de Thulsa Doom, imaginée par John Milius et assez éloignée au demeurant de celle d'Howard, est à mettre en perspective avec King Hiss de la gamme des Maitres de l'Univers. Par ailleurs, le Thulsa Doom initial d'Howard est extrêmement proche de Skeletor en termes de design. Je reviendrai sur cette particularité dans une autre production.  

 

  

 

 

Symétries reptiliennes égyptiennes

Sans dire clairement que Mattel s'est inspiré du Thulsa Doom de Milius pour la création de King Hiss, on peut noter une porosité assez remarquable entre les deux personnages. D'abord d'un point de vue anthropomorphique, avec une enveloppe charnelle humaine qui cache une identité reptilienne. Cette particularité est en adéquation parfaite avec l'idée populaire qui se dégage du reptile : sournois, terré dans son repère et prêt à attaquer. Thulsa Doom et King Hiss incarnent parfaitement la partie maléfique insidieuse qui se cache dans chaque individu. L'approche au sens théologique de la figure du serpent est présente en filigrane.

Ensuite d'un point de vue esthétique, Thulsa Doom et King Hiss sont assez proches. Parés de tenues très couvrantes, celles-ci symbolisent un rang hiérarchique élevé. D'ailleurs, si on se réfère à la version animée 200X de King Hiss, la symétrie en termes de design avec Thulsa Doom vêtu de son costume cérémonial est particulièrement remarquable. D'autre part, que ce soit pour King Hiss 200X ou Thulsa Doom, leurs tenues respectives évoquent clairement celles des divinités égyptiennes, culture dans laquelle le serpent tient une place prépondérante, notamment à travers la symbolique de la vie éternelle. Je développerai ce point précis dans quelques paragraphes.

Enfin la posture, celle de chef, est évidente. Thulsa Doom est présenté comme un leader à la fois sur le plan martial mais également spirituel. Le culte du serpent qu'il entretient et diffuse auprès de son entourage est significatif, faisant de lui un guide sectaire. King Hiss selon les mini-comics est présenté comme le leader de la faction des Snake Men. Sa position de chef de groupe y est parfaitement retranscrite, notamment lorsqu'il est despotiquement installé sur son trône. Par ailleurs, l'association sur fond d'hypocrisie entre Skeletor et King Hiss est juste savoureuse. Je reviendrai un peu plus loin sur les mini-comics. Ci-dessous, l'illustration de droite représentant King Hiss sous sa forme reptilienne a été réalisée par le maitre Earl Norem.

 

 

 

 

Symboles, représentations et ophiolâtrie

Comme toute faction qui se respecte, les Snake Men possèdent leur propre emblème représentatif. En fait, il y en a deux : celui présent sur les blisters, en dessous du logo central des Maitres de l'Univers. Mais également un second, plus simple, visible sur les figurines, les cardback ainsi que sur les versions papier des Snake Men. C'est sur ce dernier que je vais me focaliser. Si on examine ce logo, illustré à gauche, le serpent représenté produit quasiment une boucle en 8. Cette forme est loin d'être anodine puisqu'elle peut être associée à l'Unicode ∞, le symbole de l'infini.

Une première interprétation rejoint la culture égyptienne que j'évoquais précédemment. En effet, dans l'Egypte Antique, le serpent, extrêmement craint, était aussi une grande source de fascination, notamment à travers sa capacité de mue. Cette étape cyclique de renouvellement corporel était assimilée par les égyptiens à la vie éternelle. Le culte de l'immortalité, via la technique de l'embaumement notamment, est indissociable des croyances égyptiennes. Chez les amérindiens on retrouvait un peu la même idée d'ailleurs, le serpent symbolisant le cycle de vie sans discontinuité.

Si on se réfère de nouveau à Conan le Barbare selon John Milius, d'autres symboles sont à mettre en perspective avec King Hiss. D'abord l'emblème de Thulsa Doom, deux serpents entrelacés se faisant face, qui rejoint notre idée d'immortalité. La forme obtenue peut être mise en correspondance avec le premier logo des Snake Men, celui des front cards, notamment via l'idée de concordance symétrique. Enfin, impossible pour moi de ne pas faire une digression à travers la gamme des Cosmocats avec Mumm-Ra qui arbore un symbole quasi équivalent à celui du Thulsa Doom de Milius.

Par ailleurs, un autre symbole, toujours visible dans Conan le Barbare, est remarquable. Il s'agit d'un serpent formant une boucle en se mordant la queue. Ceci rejoint notre référence au cycle sans fin et donc à l'immortalité par interprétation. Cette idée de boucle avec un serpent est identifiable dans différentes cultures sous le terme d'Ouroboros. En effet, pour l'Asie, et plus précisément en Chine, l'idée est la même mais avec un dragon. Présent initialement dans la culture égyptienne, on retrouve l'Ouroboros également chez les nordiques européens où sa forme se rapproche plutôt de l'Unicode ∞. 

 

 

 

 

Des origines qui serpentent les mini-comics

King Hiss ne sera pas retranscrit dans le dessin animé originel des Maitres de l'Univers. Il faudra attendre le début des années 2000 pour le voir transposé à l'écran, avec succès. Cette absence s'explique en grande partie par le fait que la ligne de jouets des Maitres de l'Univers arrive en fin d'existence, en tout cas sous sa forme vintage initiale. Cependant, King Hiss apparaît dans différents mini-comics fournis avec les figurines, ce qui permet d'obtenir des informations sur le profil du personnage tout en lui donnant vie de manière promotionnelle.

Selon les mini-comics, on peut relever bon nombre de points intéressants relatifs à King Hiss. D'abord son statut de roi, terme utilisé par ses sbires pour le nommer, notamment dans le mini-comic "Les serpents attaquent !". On y découvrira également que King Hiss se ressource dans les marais à travers un sommeil réparateur. Ceci m'évoque instinctivement Mumm-Ra et son sarcophage. Bruce Timm sera l'illustrateur en charge de ce comic, avec le talent que nous lui connaissons tous.

Dans "La vengeance des hommes-serpents !", les traits de King Hiss diffèrent. En effet, c'est Chris Carlson qui sera aux commandes des illustrations. J'avoue être assez sensible à cette version du leader des Snake Men. A travers le titre et dans le scénario, on retrouve la formule composée : " les hommes-serpents". Ce dénominatif avait déjà été largement utilisé par Howard dans les œuvres de Conan le Barbare ainsi que pour son prédécesseur, Kull. Selon les illustrations, les hommes-serpents d'Howard s'expriment en sifflant via l'onomatopée "hssssss !", qui nous évoque bien entendu l'orthographe de King Hiss.

Je citerai également un autre mini-comic qui me semble capital, "Le roi des hommes-serpents". Skeletor et Kobra Khan vont extraire King Hiss de la dimension où il est retenu. L'association Skeletor/King Hiss sur fond d'ambitions personnelles que j'évoquais précédemment est parfaitement illustrée par Bruce Timm. Par ailleurs, la formule de Skeletor lorsqu'il découvre King Hiss, "What ?! Who is this héoric-looking fool ?", tourne subtilement en dérision de manière humoristique le design très "super-héros" du leader des Snake Men. Excellent.

Nous apprenons plusieurs autres points très intéressants dans les mini-comics concernant les hommes-serpents et King Hiss : son allégeance supposée à Unnamed One ou encore l'origine reptilienne de Snake Mountain. La Tour maléfique est également présentée comme le repère des Snake Men. King Hiss y est subtilement associé à travers des pouvoirs mystiques. Par ailleurs, les comics Marvel Star mettent aussi en scène King Hiss, avec cependant de légères variations scénaristiques. Je préfère largement, en ce qui me concerne, les versions mini-comics du leader des Snake Men.

 

 

 

  

Une inoculation internationale

La figurine de King Hiss appartient à la cinquième wave de 1986. Le leader des Snake Men sera commercialisé aux côtés de Rattlor et Tung Lashor. Il faudra attendre la wave suivante pour voir dans les rayons des magasins de jouets Snake Face et Sssqueeze. La faction des Snake Men est exceptionnelle. Loin d'être linéaire, les figurines sont très originales avec de petites action features amusantes. J'inclus Kobra Khan dans les Snake Men même si au travers de la ligne de jouet il n'a pas le logo du groupe sur son blister et qu'il appartient à la wave 3 de 1984. Mattel compensera ce point en illustrant promotionnellement Kobra Khan dans les scénarii des mini-comics relatifs aux Snake Men. Il sera également présenté tout à la fin, aux côtés des autres figurines Snake Men.

En termes de distribution, King Hiss connaitra les tirages habituellement visibles dans la gamme des Maitres de l'Univers. Les traditionnelles éditions européennes, U.S. et canadiennes avec et sans logo "NEW !", argentines Top Toys ou encore espagnoles seront produites. On notera cependant une édition européenne plutôt atypique concernant le conditionnement de King Hiss, puisqu'elle contiendra un masque cartonné life size du leader des Snake Men. De mémoire cette offre promotionnelle, appliquée à d'autres personnages d'ailleurs, avait été mise en place pour le marché allemand.

La charte graphique des blisters spécifiques aux Snake Men est la même que celle utilisée pour les autres figurines des Maitres de l'Univers, hormis le fameux logo central sur le front card évoqué précédemment. Au niveau du cardback, on retrouve le traditionnel artwork avec une mise en situation du personnage contenu. King Hiss y est représenté sous ses deux formes à travers trois cases. Dans la première, King Hiss et Musclor se saluent de manière singulière, presque amicalement. On peut y voir une référence à la fourberie de King Hiss dans le mini-comic "Le roi des hommes-serpents".

Ensuite Rattlor et Tung Lashor sont présentés de manière promotionnelle. Kobra Khan est également illustré, toujours dans une démarche d'association aux Snake Men. Enfin, l'action feature de King Hiss est détaillée ainsi que ses accessoires. Ci-dessous un blister de King Hiss U.S. avec logo "NEW !", le tout premier tirage américain made in Malaysia.

 

 

 

 

Conceptualisation venimeuse

Il est toujours très intéressant d'explorer la période de conceptualisation et de pré-production des jouets. On y trouve de nombreuses informations qui permettent de comprendre le cheminement des concepteurs. Concernant King Hiss, on peut se référer à un premier concept art où l'idée d'un torse amovible renfermant des serpents est déjà présente. Le design général du personnage sous sa forme humanoïde est plutôt éloigné de King Hiss, même si on retrouve cet aspect carapacé du corps. Je reviendrai sur ce point un peu plus loin.

Si on examine les pieds du personnage sur l'illustration, ils nous évoquent instinctivement ceux de Buzz-Off ou encore de Whiplash. Les crochets en guise de mains ainsi que la tête sont plutôt représentatifs d'un hybride entre un humain et un insecte. Enfin, la partie reptilienne interne du corps est très détaillée, avec un véritable nid de serpents et une tête principale proche d'un cobra royal. Je pense que l'on aurait tous aimé avoir autant de détails sur la version définitive de King Hiss. Mais pour des raisons évidentes de coût et de technicité les concepts de départ étaient simplifiés.

Je joins également les fiches techniques définitives de King Hiss, celles déposées officiellement en tant que brevet par Mattel. Le modèle illustré et l'action feature sont bien entendu identiques au jouet produit. Par ailleurs, le chiffre en haut à droite n'est pas relatif à une éventuelle quantité d'exemplaires produits comme j'ai pu le lire çà et là, c'est simplement le référencement numérique officiel du brevet.

 

 

 

 

 Le Roi Hiss, un nid de serpents

La figurine de King Hiss est une très belle réalisation, malgré quelques petites lacunes. D'abord la forme humaine, qui est parée d'une tenue avec des détails de sculpture évoquant le revêtement écaillé d'un serpent. Très proche de sa version comic, King Hiss est sujet à un petit défaut récurrent sous cette apparence humaine. En effet, les yeux sont très souvent mal peints, avec des orientations tantôt convergentes, tantôt divergentes. Ces petits problèmes oculaires sont visibles aléatoirement sur le jouet, et ce peu importe l'édition.

A ce propos, la toute première édition de King Hiss est un made in Malaysia. Je n'ai pas eu assez de versions différentes concernant la figurine de King Hiss pour établir un référencement précis des tirages existants. C'est d'ailleurs parfois des moules provenant de différentes destinations qui peuvent composer une même figurine Maitres de l'Univers. C'est le cas par exemple pour le Horde Trooper made in Spain où des moules espagnols et malaysiens ont été combinés.

En ce qui concerne la version reptilienne de King Hiss, le rendu est très réussi, avec de beaux serpents entremêlés. Ils sont précisément au nombre de 6, à l'instar de l'artwork du cardback et de la déclinaison mini-comics de King Hiss. L'action feature pour dévoiler ces serpents est un système de coques amovibles manuellement. Le concept, simple mais bien pensé, conserve des proportions assez cohérentes au final. King Hiss sous sa forme reptilienne est effrayant à souhait, presque malsain. Par ailleurs, pas de dispositif rotatif pour le buste. C'est un peu un problème global pour King Hiss, le manque de mobilité.

Enfin, les accessoires : d'abord un bouclier, qui arbore quasiment le même serpent que sur le buste humain de King Hiss. Un détail de sculpture agréable. Ensuite un sceptre entouré par un serpent qui semble être un crotale. Cet accessoire nous fait penser instinctivement à la caducée, attribut indissociable du dieu Hermès. Si on se réfère à la fonction de la caducée, notamment à travers l'Ancien Testament, et bien elle permet de guérir... des morsures de serpents ! 

 

 

 

Voilà globalement via avec une approche simplifiée ce que je peux dire sur King Hiss. Il reste bien entendu encore de nombreux points relatifs au leader des Snake Men à évoquer, comme par exemple sa capacité à hypnotiser, ses ambitions personnelles, l'interaction avec ses hommes-serpents et tout le background de la période pré-éternienne. Ceci rejoint l'idée introductive de ce papier : la richesse et la diversité concernant l'œuvre des Maitres de l'Univers. Mais dans un souci de lisibilité il m'était impossible de tout aborder en détail. Aussi, et selon ma marque de fabrique, j'ai choisi d'orienter l'analyse de King Hiss vers les thèmes qui lui sont inhérents.

La thématique des serpents reste fascinante. J'aurais pu, sans complexes, établir des correspondances avec d'autres productions des années 80 : V les visiteurs bien sûr mais aussi M.A.S.K., G.I.JOE ou encore Saint Seiya. Le serpent nourrit une créativité constante, presque inépuisable, indémodable. Enfin, concernant cette analyse de King Hiss, j'ai essayé modestement d'être le plus respectueux possible de l'aura magique qui entoure les Maitres de l'Univers. C'est un exercice difficile qui requiert soin et méticulosité. J'espère y être un peu parvenu.

D'autres dossiers Maitres de l'Univers sont en cours de rédaction ainsi que des analyses à propos de diverses gammes des années 80. A très bientôt donc pour de nouvelles lectures !

 

 

 

- Edito -

La Gazette du Jouet Vintage est fière de te présenter officiellement sa nouvelle recrue. "Officiellement" car cette personne travaillait déjà dans l'ombre pour la Gazette depuis un petit moment. Il était donc logique pour nous aujourd'hui de l'intégrer à l'équipe !

Nous vous présentons donc Jim, infographiste de métier, qui se charge essentiellement des traitements d'images présentes sur le blog. Il est a l'origine de la bannière et nous aide sur des retouches de photos afin de mieux illustrer les articles. Son travail permettra d'enrichir un peu plus la Gazette du Jouet Vintage afin de la rendre plus attractive visuellement. Il permettra par la même occasion aux rédacteurs de se focaliser davantage sur l'écriture que sur le travail d'images. Mais sans plus attendre, nous vous laissons découvrir Jim à travers sa présentation !

 

"Si je devais décrire mon point de départ dans le monde du jouet, ce serait mon enfance. J'ai baigné dans les jouets des années 90, tombés malheureusement dans l'oubli en grandissant.

Illustrer en tant que graphiste pour la Gazette du Jouet Vintage m'a donné envie de replonger dans l'univers de ces bouts de plastique. Fouiller dans le grenier à la recherche des vestiges de mon enfance afin d'en apprendre plus sur leurs origines, leurs développements et leurs histoires.

Mon côté artiste m'a poussé aussi à regarder de plus près et d'un regard admiratif le travail graphique des packagings et leurs magnifiques illustrations du temps passé.

Je n'ai pas de collection de jouets à proprement parler avec des blisters ou de belles boîtes sur des étagères. Je me définis plus comme un grand enfant qui aime encore manipuler les jouets, construire des bases, développer des univers afin de partager tout ça avec mes enfants.

Si je devais choisir mes gammes de jouets favorites,  je citerais G.I.JOE, Dino Riders, M.A.S.K., Mighty Max et bien sûr X-Men...

Je vous souhaite une bonne lecture sur la Gazette du Jouet Vintage et je vous dis à bientôt pour de nouveaux échanges !"